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Mai
01

Qui veut, patine..

Qui veut, patine.. par Richard Whelan

Il est quatre heures de l’après-midi sur les Plaines d’Abraham et le soleil se couche. Un skieur patine et avance allégrement. Ses gestes sont longs et fluides, donnant une impression de facilité, de mouvement sans effort. Il est suivi d’un deuxième skieur qui, bien qu’il patine lui aussi, avance péniblement. Son souffle est laborieux, ses gestes plus rigides, son coup de patin court et trop fréquent. Le premier skieur m’est inconnu, le deuxième, un peu moins, puisque c’est moi. Ou plutôt, c’était moi, puisque je m’approche petit à petit du style de ce premier, maintes fois observé chez d’autres skieurs bien plus rapides et plus expérimentés que moi.

À mes débuts en ski de patin, il y a de cela trois ans, j’avançais de peine et de misère et puis, après quelques minutes, j’arrêtais de peur de voir mon cœur sortir de sa cage. Étant très cardio-vasculaire, le ski de patin pardonnait mal l’inefficacité de mes gestes, un manque que j’essaie de corriger depuis l’année passée.

L’apprentissage a commencé il y a deux hivers, sur les Plaines d’Abraham, où se tenaient des cours de débutants offerts par les Amis des Plaines et animés par Léon Simard. Ce dernier, illustre président de notre association et vrai mordu de ce patinage sur neige, a acquis ses lettres de noblesse en participant à de nombreuses courses, en donnant maints ateliers et en dévorant Dieu-ne-sait combien de vidéocassettes norvégiennes [de ski de fond, voyons]. Les leçons auxquelles j’ai participé étaient bien, et même très bien, et pour la première fois depuis que j’ai arrêté de jouer au soccer, je sentais naître en moi une nouvelle passion sportive. Ainsi, voulant continuer cet apprentissage si stimulant, j’ai demandé à Léon s’il était possible de mettre sur pied un premier cours de niveau intermédiaire.

Il a suffit de quelques préparatifs et de plusieurs appels téléphoniques et le tour était joué. Huit mois plus tard, un mercredi soir de décembre, nous étions quinze à nous réunir sur les Plaines. Le cours, qui allouait un tiers du temps à l’apprentissage et deux tiers à l’entraînement, a réuni des adeptes avertis et déjà en bonne forme. D’ailleurs, j’étais très heureux de constater que quelques aînés comptaient parmi les plus en forme de notre groupe, ce qui ne manque jamais de m’encourager pour mes vieux jours.

Au cours des dix leçons hebdomadaires d’une heure et demie, nous avons pratiqué toute la gamme des pas principaux de ce sport de popularité grandissante, à savoir l’amblé, le diagonal, le un-pas, le deux-pas, le déphasé, le pas marathon, le pas libre [sans bâtons] et le triple boucle piquée [toujours sans bâtons]. Léon, qui prenait encore plus de plaisir que nous durant ces cours, ajoutait du piment aux réchauffements et aux petites pauses en nous faisant faire des exercices d’habileté. D’ailleurs, pour passer à l’histoire, nous nous sommes amusés à inventer une nouvelle discipline olympique, un genre d’hybride entre le rugby et le handball, sans contact afin d’éviter des bris d’équipement désagréables et coûteux. Verra-t-on peut-être un jour à la télévision des pages de notre histoire relatant les premiers moments d’un nouveau sport national, le  » skirughand  » ? Ça sonne assez scandinave, n’est-ce pas ?

Afin de nous offrir de nouveaux défis, Léon nous a donné rendez-vous à la pente école du centre de ski Le Relais pour nous permettre d’améliorer nos techniques de descente. Il nous en a fait pratiquer de toutes sortes : dérapage de côté, chasse-neige, chasse-neige à l’envers [ma préférée, parce que ça me ressemble], télémark et petits virages rapides et successifs, comme on a vu chez Daehlie et ses confrères à Nagano. Du vrai sport quoi ?

Les cours ont pris fin il y a quelques semaines et déjà plus de la moitié du groupe s’est inscrite pour l’an prochain. Ce qui va de soi, puisqu’il a été si agréable de partager l’apprentissage, le rire et l’effort au beau milieu de la semaine. Il reste encore de la place pour des nouveaux venus. Alors, si la formule vous intéresse, contactez-nous.

Au plaisir,

Mai 1998

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