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Oct
01

Ma traversée du Canada à vélo

Ma traversée du Canada à vélo par Évariste Lavoie

Depuis quelques années déjà, je mijotais l’idée de traverser le Canada. Au début, je voulais le faire en ramassant de l’argent pour une œuvre. Estimant les coûts à environ 50 000 $, j’ai mis cette idée de côté. Je ne pouvais pas financer cela, et trouver des compagnies pour la parrainer s’avérait trop difficile. J’aurais pu le faire en prenant une partie de l’argent pour couvrir le coût de cette traversée et en remettre le solde à une œuvre. Toutefois, tant qu’à donner des miettes, je préférais partir seul et payer mes dépenses. L’hiver a passé et je suis parti m’entraîner un mois et demi dans la région de Grenoble tout en vérifiant si, en parcourant 100 km et plus de vélo par jour, la récupération se ferait bien. J’y ai fait 3 500 km. Puis, avant mon départ pour Vancouver, j’ai parcouru 500 autres kilomètres. J’avais donc cumulé 4 000 km avant d’entreprendre ma traversée du Canada.

Une petite remorque devait me servir pour embarquer tous mes vêtements, les outils, les pièces de vélo, les pneus, etc. fournis par la boutique Bicycles Record à Sainte-Foy que je remercie. J’ai effectué les démarches pour l’achat du billet Montréal‑Vancouver ainsi que pour l’autobus de Québec à l’aéroport de Montréal. Première surprise, mon billet d’avion coûtait 300 $ de plus, plus 47 $ et 100 $ entre autres à cause du surplus de bagages.

Le voyage Montréal‑Vancouver se passe très bien. Après avoir descendu de l’avion, je monte le vélo et la remorque et je pars pour Vancouver. J’ai 33 km à faire et je couche à l’hôtel The Belmore. Assez chère, près de 100 $, mais je n’avais pas le goût de chercher ailleurs, car il faisait déjà noir et j’avais eu beaucoup de difficultés à me rendre là.  De plus, je n’avais pas encore mangé. La remorque était un modèle de première série et elle me faisait louvoyer sur la route. Ce n’était pas contrôlable dans les descentes ; c’était comme un fouet à l’arrière du vélo. Descendre des côtes à 15 km c’était un danger. Je parvenais à demeurer sur le vélo avec beaucoup de difficulté. J’ai donc pris la décision de renvoyer quelques vêtements chez moi (20 $ par Purolator). La pesanteur réduite n’était pas suffisante. J’ai alors décidé de renvoyer la remorque et la plupart des vêtements, des pneus et des outils (80 $ par Purolator) et je m’informai pour trouver un marchand de vélo. J’y ai acheté un porte-bagages, une petite valise et décidai de conserver le minimum de vêtements. En une journée, tout a été réglé, y compris l’hôtel à moins cher.

Jour 1 – 9 mai 2001

Vancouver – Hope

141,52 km – 6 h 01

Après une deuxième nuit passée à Vancouver et un déjeuner pas très bon, je ceinture la petite valise et mon sac à dos sur le vélo, puis c’est le départ. Je fais 15 km. Puis, la charge me cause des problèmes ; elle veut tomber. Je dois m’arrêter et acheter des élastiques. Je réussis à faire tenir le tout, mais cela est très pesant et il faut que j’appuie sur les guidons pour empêcher le vélo de basculer vers l’arrière. C’est difficile de rouler, car aussitôt que le vélo penche un peu, cela veut me renverser. C’est dur sur les épaules et les bras ; la pesanteur en arrière du vélo fait comme si j’avais une personne en plus. Je termine malgré tout la journée avec un bon kilométrage. Je me loue une chambre dans un motel. En prenant ma douche, de l’eau bouillante vient subitement. Je fais un pas brusque. Je glisse et tombe en dehors du bain, le dos sur le terrazo, les deux pieds restés dans le bain. J’ai eu de la difficulté à me relever, mal à une épaule, dans le dos et à un orteil. J’étais réellement sonné, cela a pris quelques minutes avant que je me relève. C’en fut fait pour la douche. Je me suis essuyé et habillé pour aller souper avec mes douleurs au dos et à l’épaule. Après le souper, je me suis massé. À sept heures, j’étais au lit et j’ai regardé la télévision jusqu’à 9 heures avant que je ne puisse fermer l’œil.

Jour 2

Hope – Lyton

115,72 km

Vent de dos et de face avec beaucoup de grosses montées longues et difficiles avec les bagages.

Jour 3

Lytton – Cache Creek

86 km

Vent de face, de grosses côtes longues. Pas de restaurant ; la fringale m’a pris. J’ai terminé assez fatigué ; je n’avais plus de force. J’ai pris une douche, j’ai soupé et je me suis couché.

Jour 4

Cache Creek – Kamloops

82,27 km– 4 h 03

Vent de face, beaucoup de grosses côtes longues. J’ai dîné en route. Je viens de prendre le premier bon repas depuis mon départ de Vancouver. Ici on mange beaucoup de hamburgers et toutes sortes de sandwiches avec de la sauce et des patates frites.

Jour 5

Kamloops – Canœ

125,36 km – 5 h 56

Vent de face et de dos. Belle température. La première partie sur le plat, la deuxième partie côteuse.

Jour 6

Canœ – Revelstoke

104 km

Forte pluie froide. Le compteur a cessé de fonctionner. Je l’ai regardé un moment, et. en levant les yeux, j’ai vu cet amoncellement de sable apporté par la pluie. J’ai essayé de l’éviter ; peine perdue, la roue avant a labouré et la charge sur le vélo m’a fait perdre l’équilibre. Je me suis retrouvé étendu sur le côté, sans mal, mais insulté. J’ai regardé aussitôt en arrière ; des autos venaient. Je me suis relevé et remis en route. J’ai fini la journée gelé et trempé. Depuis six jours, j’ai roulé 688 km.

Jour 7

Revelstoke – Glacier Rogers Pass

69 km

Pluie et neige. Étape dure, longues côtes. J’ai eu faim, j’ai terminé très fatigué et j’ai eu froid. Coucher au Best Western Roger Pass. Plus de 100 $ pour la chambre et 25 $ pour le repas.

Jour 8

Glacier Rogers Pass

0 km

Je me réveille et regarde dehors : il y a six pouces de neige. C’est froid et venteux. Le prochain hôtel est à 88 km. Je ne peux pas partir. Le temps est long à ne rien faire.

Jour 9

Glacier Rogers Pass – Golden

88 km – 3 h 52

Départ par temps froid. Par la suite, beau temps. Avec la pesanteur arrière du vélo et parfois la mauvaise route, je dois faire défausser les deux roues. J’ai remarqué, sur mon compteur, avoir atteint 68 km/h dans une descente. Je savais que si je faisais une crevaison, cela ne serait pas contrôlable.

Jour 10

Golden – Banff

143,57 km – 7 h 02

Vent changeant de dos, de côté et de face. Beaucoup de grosses côtes, temps froid et même un peu de neige. J’ai terminé la journée fatigué.

Jour 11

Banff – Calgary

132,66 km – 6 h 01

Départ sous la pluie. Vent de dos et de côté pendant 25 km. Après 48 km de vent de face et de la pluie, une tempête de neige dans une montée de 15 km. Je ne voyais rien, il neigeait tellement qu’il fallait presque fermer les yeux. C’était dans un parc provincial ; il n’y avait pas de maison. J’avais les mains et les pieds gelés. Je ne pouvais pas arrêter. Je me suis résigné à pédaler. J’avais les doigts gelés et je tremblais. Il restait 60 km à faire avant le prochain hôtel. En haut d’une côte, la neige a cessé de tomber et le soleil est apparu. Cela m’a réchauffé.

Jour 12

Calgary – Brooks

191,16 km – 7 h 02

Vent de côté et de dos. Au départ, température assez fraîche. Après, le soleil de temps à autre et le reste du temps, nuageux. J’ai terminé la journée fatigué et j’ai failli chuter à plusieurs reprises à cause du vent très fort de côté et le déplacement du vent pas les camions remorque. J’avais du mal à tenir sur le vélo ; il penchait et tassait de 4 à 5 pieds. J’avais peur que le vélo ne glisse.

Jour 13

Brooks –Medecine Hat

109,23 km – 4 h 03

Je suis parti avec un très faible vent dans le dos.

Jour 14

Medecine Hat – Gull Lake

176 km – 7 h 45

Un peu long, mais pas de motel ouvert, j’ai dû continuer. Je termine assez fatigué.

Jour 15

Gull Lake – Morse

117,3 km – 5 h 50

Vent de face. Trajet très long avec longue montée. Ensoleillé.

Jour 16

Morse – Moose Jaw

120 km – 6 h 01

Vent de face plus fort qu’hier et temps ensoleillé.

Jour 17

Moose Jaw – McLean

114,22 km – 6 h 01

Gros vent de face et de côté. Temps partiellement ensoleillé.

Jour 18

McLean – Grenfell

87,25 km – 4 h 47

Gros vent de face et de côté. Ensoleillé. Quatrième journée avec de gros vents de face. J’ai dû changer le pneu arrière.

Jour 19

Grenfell – Moosomin

98,77 km – 4 h 56

Vent de face pendant 60 km et par la suite, de côté. Pour terminer la journée je me suis fait tremper. Il restait 2 km à faire et une grosse averse est tombée. C’est arrivé comme un ouragan. Au motel, j’ai rencontré deux jeunes filles qui traversent, elles aussi, le Canada. Nous avons jasé et le lendemain je leur ai souhaité bonne chance.

Jour 20

Moosomin – Virden

65,83 km – 3 h 19

Encore le vent de côté et de face pour la sixième journée. Aujourd’hui, je suis obligé de m’arrêter. Sinon, il me faudrait parcourir 80 autres km pour atteindre le prochain motel.

Jour 21

Virden – Carberry

124,49 km – 7 h 02

Septième journée avec le vent de face assez fort, un genou qui me fait mal à force de pousser sur les pédales. Je me suis arrêté à mi-chemin et je me suis frotté avec un onguent réchauffant pour soulager le mal.

Jour 22

Carberry – Elie

122 km

De la pluie, mais pas de vent. J’ai brisé le porte-bagages à 25 km de la ville ; j’ai réussi à repartir. Aucune maison à moins de 25 km. J’ai pu avoir un boulon et effectuer la réparation. Je me suis rendu au seul endroit où je pouvais coucher : un bar qui avait des chambres à louer. Un vrai trou, il y avait des cadenas sur toutes les portes. Elie compte environ 25 maisons, un bureau de poste, un bar, un restaurant. L’alcool coulait à flot et les gens y prenaient un coup solide. Le matin, j’ai voulu sortir, mais j’ai dû attendre qu’une personne débarre la porte.

Jour 23

Elie – Sainte-Anne

105,16 km

Encore le vent de côté et de face ainsi que des averses. À un certain endroit, et sur 13 km, le vent de face était tellement fort que j’ai dû rouler sur 39×27 pour pouvoir avancer. Je roulais à peine 13 km/h. Par la suite, la route qui contourne Winnipeg change de direction et le vent s’est présenté de côté.

Jour 24

Sainte-Anne – Falcon Lake

109,51 km – 4 h 58

Vent de côté et de dos. Temps nuageux. À 40 km, la pluie a débuté pour environ 40 km. À un moment, le soleil s’est montré, mais il est reparti aussi vite qu’il était apparu.

Jour 25

Falcon Lake – Kénora (Keewatin)

62,41 km – 3 h 02

Vent moyen de face. Temps nuageux et parcours très montagneux. Je dois m’arrêter, sinon je devrai faire 150 km avant d’atteindre le prochain hôtel.

Jour 26

Kénora (Keewatin) – Dryden

150 km

Temps ensoleillé. Vent changeant de dos, de face et de côté. Beaucoup de longues côtes. Dès le départ, beaucoup de montées, très peu de descentes ; ça monte presque toujours. J’ai pensé aux astronautes, car à force de monter, on se rapproche d’eux.

Jour 27

Dryden – Ignace

110,80 km – 7 h 18

Beau soleil. Vent moyen tantôt de face, tantôt de dos ou de côté. Une autre journée généreuse en côtes. J’ai roulé tout ce kilométrage sans voir un restaurant. Les 40 derniers km, j’avais la fringale.

Jour 28

Ignace – Upsola

111,16 km – 5 h 19

Temps ensoleillé et nuageux, vent de face la plupart du temps et pour finir de grosses côtes. Je termine ma journée fatigué. À 40 km, je ne me sentais pas bien du tout : une douleur au ventre causée probablement par de l’eau ou de la nourriture infectée.

Jour 29

Upsola – Kakabeka falls

112 km – 5 h 14

Temps nuageux, très peu de soleil. Vent de face. À deux reprises, des orignaux sont passés devant moi ; l’un d’eux avec son petit. Je voulais me rendre jusqu’à Thunder Bay, 25 km plus loin. Toutefois, j’ai dû m’arrêter pour ne pas forcer un genou qui me faisait souffrir. Je l’ai frictionné avec un onguent chauffant.

Jour 30

Kakabeka Falls – Nipigon

142 km en 6 h 06

Temps ensoleillé. Vent de dos. J’ai failli écraser un porc-épic qui a traversé la route juste devant moi. Les derniers kilomètres sont durs, les pieds me brûlent. J’ai dû arrêter deux fois, enlever mes souliers et me masser les pieds pour atténuer cette sensation de brûlure.

Jour 31

Nipigon – Terrace Bay

110 km – 5 h 08

Temps ensoleillé. Vent changeant de dos et de face. Beaucoup de grosses côtes longues. Le genou me fait mal, car je dois forcer beaucoup dans les côtes.

Jour 32

Terrace Bay – Marathon

90 km

Temps nuageux. Beaucoup de grosses côtes longues. Vent de dos et de face.

Jour 33

Marathon – White River

99,10 km

Temps nuageux. Vent de dos. Encore des côtes. Pendant l’ascension d’une côte, je vois un gros ours noir juste devant moi. Je mets les freins, je le laisse passer, il traverse la route, va dans le fossé, sent, fait demi-tour et revient sur la route. Au milieu de celle-ci, il m’a regardé, puis il a continué. il a sauté dans le fossé et a pris le bois. J’ai continué cette montée comme si rien ne s’était passé. Je n’étais pas intéressé à lui faire la conversation.

Jour 34

White River – Wawa

93,22 km – 4 h 23

Vent de face, rien de spécial. La fatigue commence à se faire sentir après 33 jours sans repos.

Jour 35

Wawa – Montréal Harbour

112 km – 5 h 32

Vent de dos, de côté et de face. Beaucoup de côtes, aucun restaurant sur 100 km. Pour coucher, j’ai été chanceux ; j’ai déniché des camps de pêche. Il y en avait un de libre sur le bord du lac Supérieur. Au bureau de location, j’ai acheté un pain et du beurre, puis j’ai soupé et déjeuné avec des rôties.

Jour 36

Montréal Harbour – Sault Sainte-Marie

124,18 km – 6 h 25

Vent de face surtout. De grosses côtes longues. Et pour finir, un temps chaud et humide. Mes jambes sont fatiguées, les pieds me brûlent, bref une étape très dure.

Jour 37

Sault-Sainte-Marie – Iron Bridge

110,59 km – 5 h 17

Vent de face, ensoleillé, temps très chaud (31°C). C’est la deuxième fois que je roule en cuissard court. J’ai dû arrêter deux fois, car les pieds me brûlaient et aussi parce que je n’étais pas remis de ma fatigue de la veille. Jour 38

Iron Bridge – Espanola Jonction

125,86 km – 6 h 01

Vent de face, ensoleillé, temps très chaud en après midi (31°C). Pas fameux le souper : un hamburger et une frite, mais ça coûtait presque rien.

Jour 39

Espanola Jonction – Sturgeon Falls

165,13 km  – 6 h 18

Nuageux au départ. Vent de dos. Le soleil est revenu, je n’ai pas mis de crème solaire et j’ai des coups de soleil aux bras.

Jour 40

Sturgeon Falls – Matawa

108,30 km – 4 h 59

Nuageux au départ, par la suite soleil très chaud. Vent de dos. Que des côtes. Après 30 km de longues montées, déjeuner. Puis, 40 km après le départ, tout était fermé. J’ai terminé pas mal vidé. Un mal à l’arrière de la cuisse gauche me faisait souffrir et m’empêchait de forcer.

Jour 41

Matawa – Deep River

105 km – 4 h 43

Vent de dos et de face, ensoleillé, beaucoup de côtes, des grosses et des longues. La douleur à l’arrière de la cuisse gauche persiste. Journée difficile.

Jour 42

Deep River – Arnprior

131 km – 5 h 39

Vent de face, de côté et quelques fois dans le dos. Le matin, nuageux, et après, le soleil, très chaud. Parcours plutôt plat. J’ai dépassé deux garçons et une fille avec des sacs de couchage. J’ai échangé quelques mots avec eux ; ils allaient en Nouvelle-Écosse.

Jour 43

Arnprior – Plaisance

142,39 km – 6 h 10

Vent de dos, quelques fois de face. Ce matin, en vérifiant mon vélo, je me suis aperçu que j’avais un boulon de cassé sur le porte-bagages. J’ai dû aller dans un machine shop pour refaire les filets et obtenir un boulon plus gros. Je suis retourné à mon hôtel chercher mes bagages et je suis parti plus tard à cause de cela.

Jour 44

Plaisance – Montréal

146,80 km – 6 h 30

Vent de face. Après quelques kilomètres, le porte-bagages s’est brisé deux fois sur une distance de 15 km et il n’y avait aucune possibilité de le réparer. Je m’apprêtais à laisser tous mes bagages sur le bord de la route, quand une dame qui se dirigeait vers le prochain village m’a offert de les transporter. Je l’ai suivie en vélo. Au terminus d’autobus, j’ai demandé une boîte et j’ai expédié le plus gros de mon bagage chez moi. J’ai gardé un sac à dos avec quelques vêtements de rechange. J’ai payé le transport et j’ai téléphoné à mon frère pour lui demander de passer prendre mon bagage à la gare d’autobus.

Il est presque midi quand je repars pour Montréal avec un vent de face, et 125 km à parcourir. À Saint-Eustache, sur la route 148, roulant sur l’accotement, un automobiliste est venu me chercher. Il a passé tellement près, que le miroir de l’auto m’a frappé dans le dos, sur mon sac à dos. Le miroir a cassé et j’ai glissé, appuyé sur le côté de l’auto. Le bonhomme s’est arrêté et il m’a dit qu’il ne m’avait pas vu. Il paraissait avoir bu. J’ai eu envie d’alerter la police, mais comme je ne semblais pas blessé, j’ai laissé faire. Je suis parti plutôt craintif, surtout sur la route 344 qui part de Saint-Eustache et passe par Rosemère et Terrebonne jusqu’au pont Charlemagne. Sur la route 138, il y a des arrêts et des feux de circulation à toutes les intersections sur 30 à 35 km. À Mascouche, j’ai trouvé un motel à 5 km en dehors de ma route. C’était un motel assez dispendieux. Le gérant m’a accordé un rabais de 20 $ sur le prix de la chambre. Il était presque 21 heures et je n’avais pas encore mangé. J’ai payé 80 $ pour la chambre. En revenant de manger, il pleuvait un déluge.

Jour 45

Montréal– Cap-de-la-Madeleine

142,80 km – 6 h 55

Vent de face et averses. Je ressens des douleurs au bas du dos. Est-ce que c’est le sac à dos porté pendant 6 h 30 la veille ou le choc subit quand le miroir de l’auto s’est fracassé sur mon dos ?

Jour 46

Cap-de-la-Madeleine – Québec

136,78 km – 5 h 37

En déjeunant au restaurant le Madelon, je portais le maillot avec les informations de la traversée du Canada de Vancouver à Halifax. Beaucoup de personnes m’ont posé des questions. J’avais commandé mon déjeuner lorsque la serveuse est venue me voir pour me dire qu’un Monsieur à une autre table avait payé pour moi. J’ai terminé mon déjeuner et je suis allé le remercier. Je suis parti vent de côté et sous des averses. À Donnacona, en raison des averses, plusieurs personnes sont venues à ma rencontre en auto. Nous avons dîné et je suis reparti avec celles venues me rejoindre en vélo. Arrivé à Québec sous la pluie, nous nous sommes rendus au parc Maizeret où un groupe nous attendait, dont un journaliste.

Jour 47

Québec – La Pocatière

124,34 km – 5 h 02

Je pars avec un autre vélo et un nouveau porte-bagages. Michel Bédard m’accom-pagne durant les 50 premiers km. Nous dînons ensemble et je continue ma traversée du Canada en solo. Je couche au motel Le Martinet. Je ressens toujours ce mal dans le bas du dos.

Jour 48

La Pocatière – Dégelis

154 km – 6 h 22

Vent de dos au départ pendant 70 km, ensuite vent de côté. Le matin nuageux, mais gros soleil en après-midi. Sur le bord de la route, j’entends une personne crier mon nom. Je rebrousse chemin et je reconnais un ancien cycliste de Montréal, un dénommé Brault, qui fait aujourd’hui de l’escalade. Après un brin de conversation, je continue ma route.

Jour 49

Dégelis à Florenceville – Nouveau-Brunwick

154 km – 6 h 48

Vent de face et de côté. Parcours plat sur 25 km et, après, des côtes avec de longues montées. Le soleil était de la partie (30°C). Je suis rentré fatigué, épuisé, vidé…

Jour 50

Florenceville – Frédericton

167,14 km – 7 h 06

Vent de face et de côté. Temps très chaud (30°C). Encore de longues montées. Je trouve la route longue et je dois m’arrêter quelques fois, car mes pieds brûlent.

Jour 51

Fréderiction – Moncton

197 km – 8 h 17

Vent changeant. Au début, 45 km sur le plat, ensuite longue côte. Je me suis arrêté à un garage vers le 160e km afin de m’informer sur le prochain motel. On me dit qu’il est à 40 km. Avec un vent de face, je continue et je rentre à 20 h 45.

Jour 52

Moncton – Debert Nouvelle-Écosse

165,60 km – 6 h 50

D’abord, je suis allé essayer la côte magnétique. Ensuite, je suis parti pour l’avant-dernière étape. Je ne voulais pas faire autant de kilomètres, mais il n’y avait ni motel ni restaurant. De toute façon, il en restera moins à faire demain.

Jour 53 – 30 juin 2001

Debert – Halifax

127 km – 6 h 47

Ce matin, gros vent de face. Je ressens de la fatigue dans les jambes. J’ai de la difficulté à tourner les jambes, mais je me suis rendu quand même, malgré les grosses montées. J’ai trouvé cette dernière journée très pénible. Sur les 20 derniers km, la route est interdite aux cyclistes. Malgré les affiches d’interdiction qui parsèment la route presqu’à chaque kilomètre, je continue d’y rouler. Je ne voulais pas sortir de cette route pour m’informer ; je voulais en finir le plus vite possible.

Enfin Halifax, je prends une sortie, je me renseigne pour un hôtel. On m’envoie de gauche à droite. Enfin, je trouve une chambre à 85 $. Je la prends et m’emploie ensuite à trouver un restaurant. Je marche environ deux kilomètres avant de trouver quelque chose. Le lendemain matin, je pars vers le centre-ville à la recherche d’un autre hôtel. Le premier que je vois coûte 225 $ la nuit ; ce n’est pas pour moi. Je repars et je m’informe à un employé de la ville pour un hôtel à un prix abordable. Le Monsieur me dit qu’ici c’est très cher et que je ne trouverais rien. C’était dans le périmètre du parc. Je commence à faire rue après rue. Je trouve une maison de touristes, la chambre qu’on me donne était encombrée, j’avais de la misère à me tourner de bord, 70 $ pour une chambre. Je couche là deux jours, car c’était la Fête du Canada. Ils fêtaient dans le port. J’ai pris un tour de ville dans un genre d’autobus amphibie. Ça contient une cinquantaine de personnes. On nous fait faire un tour de ville. Par la suite, nous avons descendu une rampe qui conduit à l’eau et c’est la visite du port de Halifax. Il y avait plusieurs bateaux de guerre. Cet autobus amphibie servait pour le transport des soldats durant la guerre au Vietnam. En soirée, il y eut un feu d’artifice. Le lendemain matin, j’ai pris l’autobus en direction de Québec. 37,40 $ pour le vélo dans une boîte, et 105,80 $ pour mon billet. Je suis arrivé à Québec le lendemain à 7 heures.

Québec – Halifax : 1 094 km en 7 jours

Vancouver – Halifax : 6 353 km en 53 jours

Octobre 2001

Pas de commentaires

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  1. Richard Talbot a dit :

    Tout simplement un énorme bravo!!!!!!

    C’est un périple que m’attire, tout simplement pour dire que moi aussi je l’aurai fait, merci pour toute la description de parcourt.

    Tout un exemple de courage et de ténacité, félicitation!

    Auriez-vous un ou des conseils lors de mon projet: en particulier … quel serait la meilleure date de départ? J’ai entendu qu’il y a de la neige tard dans l’ouest, au printemps?

    Encore une fois Bravo ! Bravo ! Bravo!

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